De plus en plus d’infirmières quittent les hôpitaux pour ouvrir leur propre cabinet. Leur principale motivation est de quitter le milieu hospitalier dont les conditions de travail ne répondent plus à leurs attentes.
Quelles sont les conditions requises pour être infirmière libérale ? Nous vous proposons un tour d’horizon de l’ensemble des points à considérer avant de vous lancer.
Voici les conditions pour exercer cette profession
Le métier d’infirmière libérale nécessite de remplir plusieurs conditions. Vous devez suivre une formation spécifique et répondre à certaines conditions d’installation.
La formation requise
Pour pouvoir exercer le métier d’infirmière libérale, il faut être titulaire d’un diplôme d’État d’infirmier de niveau BAC +3. Les étudiants doivent obtenir 180 crédits ECTS pour pouvoir bénéficier de cette formation. Ils suivront 1800 heures de théorie réparties en 27 unités d’enseignement (UE).
Les étudiants doivent effectuer 2100 heures de stages en milieu hospitalier durant leur formation théorique.
L’étudiant infirmier se verra délivrer le diplôme d’État à l’issue de la formation à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers. Sans celui-ci, il n’est pas possible d’exercer en tant qu’infirmière salariée ou libérale.
Conditions d’installation
La convention nationale des infirmiers libéraux définit les conditions d’installation pour exercer.
Après avoir suivi la formation requise, il est important de justifier d’une expérience significative dans le domaine de la santé. Vous devez avoir travaillé au moins 3200 heures dans un établissement dispensant des soins infirmiers.
Pour éviter que trop d’infirmiers ne s’installent dans un secteur géographique, des » secteurs surdotés » ont été créés.
Pour pouvoir s’installer en tant qu’infirmier libéral dans une région « surdotée », il faut :
- Une zone d’installation accepte qu’une infirmière libérale cesse d’exercer dans la région en question.
- L’intéressée prend le contrôle d’un cabinet privé dans la localité ou adhère à un groupe.
Les avantages du statut d’infirmière libérale
L’infirmière libérale n’est pas employée dans un hôpital, elle est un « entrepreneur indépendant « . Cela permet à l’infirmière de gérer directement son travail. Ceci est particulièrement important pour les infirmiers qui ont une famille. Il peut s’occuper de ses clients et organiser son travail pour avoir du temps pour sa famille.
Un autre avantage est la rémunération, celle-ci peut être beaucoup plus importante que celle que vous recevez dans un hôpital. Si les infirmiers libéraux sont en principe soumis aux tarifs fixés par la Convention nationale des infirmiers, ils peuvent choisir leurs propres honoraires. Tout dépend du profil, des compétences et de ce que vous souhaitez prendre en charge.
Ce sont les avantages qui attirent les professionnels de ce domaine vers ce statut. Le nombre d’infirmière libérale augmente de jour en jour en raison d’une demande croissante des personnes âgées, qui préfèrent rester chez elles, plutôt que de s’installer en maisons de retraite.
Cette croissance a également entraîné la création de nombreuses plateformes de mise en relation. Ces plateformes permettent de communiquer facilement avec les patients, les médecins, les hôpitaux et les cliniques.
Souscrire à diverses assurances
Vous devez souscrire les assurances obligatoires véhicule et locaux, responsabilité civile professionnelle dans le cadre de votre activité. Ces assurances vous couvrent en cas d’incident survenu pendant votre activité.
>>>> Comparez les assurances entreprises <<<<
Quel statut juridique choisir ?
Il s’agit d’une activité libérale réglementée qui est soumise au Code de la santé. Il est donc interdit aux travailleurs indépendants d’être salariés.
Divers statuts sont possibles :
- La société d’exercice libéral ou SEL, créée pour ce cas de figure, est composée d’un gérant et des associés.
- Les Sociétés Civiles de Moyens, ou SCM, qui permettent de partager les moyens, c’est dire les charges, les revenus du cabinet, les locaux, le matériel. Les revenus de l’activité
peuvent être partagés ou non. - Les sociétés civiles professionnelles ou SCP qui permettent de mutualiser l’activité. Les bénéfices, les patients, les moyens sont partagés par les associés.
Le point sur les finances
Être infirmière libérale nécessite de bien évaluer les coûts et les investissements. Voici quelques exemples de frais fixes que vous pouvez rencontrer :
- Le local et les frais de location
- L’assistance d’un expert-comptable, ou l’abonnement à des centres de gestion agréés
- Les logiciels de gestion infirmière
- Les différentes assurances, dont la RC Pro
- Les différents impôts et cotisations
Il est aussi important de prendre en compte le coût de l’achat d’une liste de patients ou le fonds de roulement.
Comment créer un cabinet ?
Vous devez respecter la réglementation lors de l’ouverture d’un cabinet privé.
- Concernant l’exploitation des locaux ouverts au public,
- Concernant l’exploitation des établissements de soins (article R4312-33 à 35 Code de la santé publique).
Une activité de soins doit être autorisée par le bail, qu’elle soit commerciale, professionnelle ou mixte.
Les formalités de création d’une société
L’activité d’infirmier est une profession libérale autorisée. Pour pouvoir exercer la profession d’infirmière à titre privé, vous devez enregistrer votre entreprise.
- Si vous créez une entreprise individuelle, rendez-vous sur le Centre de formalités des entreprises de l’URSSAF,
- Si vous créez une société civile ou commerciale, rendez-vous au greffe des tribunaux de commerce.
Selon la forme juridique, le coût administratif de la création d’une société peut atteindre 250 euros. Si vous créez une société, n’oubliez pas :
- Le coût de la rédaction des statuts si vous faites appel à un professionnel (recommandé).
- Le coût de la publication d’un avis de constitution dans un Journal d’Annonces Légales.
Dans tous les cas, gardez ces éléments obligatoires en tête :
Vous devez souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (Assurance RC Pro) avant de débuter votre activité.
Et vous devez adhérer à la Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers-Kinésithérapeutes, Pédicures-Podologues, Orthophonistes et Orthoptistes (CARPIKMO) dans le mois qui suit l’enregistrement de l’activité d’infirmière libérale.
