Assurer son entreprise lorsqu’on en est le dirigeant est devenu une nécessité, tant les imprévus sont nombreux et peuvent mettre à mal l’entreprise. Il existe des assurances qui sont obligatoires sur le plan légal pour certaines activités réglementés.
Cependant, au vu de la diversité des risques pouvant mettre en danger la pérennité de l’entreprise (risques touchant les employés, les biens et services, le matériel, le lieu d’exploitation, ou même les tiers), il y va de l’intérêt du chef d’entreprise de souscrire à un maximum de garanties afin de prévenir son entreprise du risque de faillite.
Les types d’assurances disponibles et pertinentes à l’activité de l’entreprise peuvent être déroutants pour le chef d’entreprise non averti. Dans ce cas, il peut être judicieux de faire appel à un courtier en assurance, dont les services permettront de choisir les bonnes assurances et de souscrire aux meilleures garanties.
Les assurances essentielles aux entreprises
Bien qu’il existe une multitude d’assurances possibles, il est bon de garder en mémoire les assurances essentielles quelque soit la taille, l’activité ou le chiffre d’affaire de l’entreprise.
L’assurance des biens de l’entreprise
L’assurance des biens apporte une couverture pour les risques externes potentiels tels que les inondations, les incendies ou les vols pouvant être une menace pour les locaux de l’entreprise, son matériel ou son stock. Cette assurance est obligatoire si l’entreprise est locataire des locaux qu’elle occupe (usine, entrepôt ou bureau) car sa responsabilité d’occupant l’incombe à se couvrir face aux risques de dommages potentiels aux biens immobiliers.
Le chef d’entreprise fait une déclaration de sinistre dans le délai légal mentionné dans le contrat (de deux à cinq jours), ou immédiatement s’il s’agit de sinistre important (notamment en cas de catastrophe naturelle). Le montant de l’indemnisation se fera à hauteur du montant des biens garantis. Il est donc important d’informer sa compagnie d’assurance lorsque la valeur des biens assurés a changé au cours de l’année (par exemple si de nouveaux équipements ont été acquis).
Aussi, les entreprises faisant face à des variations de cycle d’activité causant des variations de stocks doivent le mentionner à leur assurance afin d’obtenir une meilleure couverture en cas de sinistre. L’indemnisation se fait après présentation des factures démontrant les réparations encourues ou les achats de nouveaux matériels. L’assureur peut néanmoins verser un acompte au client en cas de lourd sinistre.
La garantie des pertes d’exploitation
L’assurance des pertes d’exploitation est une assurance qui est souvent ignorée par les PME mais qui peut s’avérer être d’une très grande aide en cas de sinistre empêchant la continuité de l’exploitation. L’assurance pertes d’exploitation prend en charge les coûts fixes de l’entreprise en attendant que les activités puissent redémarrer.
L’assurance couvre aussi les frais additionnels encourus par l’entreprise pour reprendre son activité dans les plus brefs délais (recherche et location de nouveaux bureaux, utilisation des services d’un sous-traitant, etc).
L’assurance pour les véhicules de l’entreprise
L’assurance des véhicules comprend d’une part, la responsabilité civile circulation, qui se trouve être obligatoire pour les entreprises, et d’autre part, l’assurance dommages liés aux véhicules avec des possibilités d’étendre l’assurance aux marchandises transportées. L’assurance responsabilité civile circulation couvre les dommages causés par les véhicules en utilisation par l’entreprise dans le cadre de son activité.
Les entreprises peuvent également assurer les véhicules de manutention circulant uniquement dans l’enceinte de l’entreprise. La prime d’assurance variera en fonction du nombre de véhicules inclus dans la liste de véhicules couverts. Le chef d’entreprise peut aussi contracter une garantie spécifique pour obtenir un véhicule de remplacement.
La garantie des risques informatiques
L’assurance des risques informatiques est primordiale pour les entreprises qui manipulent de nombreuses données informatiques, notamment les SSII, les cabinets de conseil, ou les entreprises de vente en ligne. Cette assurance couvre non seulement le matériel informatique mais aussi les bases de données et les frais de reconstitution si les données sont perdues ou endommagées.
De manière générale, les chefs d’entreprise doivent évaluer les impacts liés aux problèmes informatiques (tels que le non respect des délais de livraison en cas de panne informatique) afin de pouvoir se prémunir des risques. L’indemnisation donnée par l’assurance dépend de la valeur du matériel sinistré et des frais encourus pour le rachat de matériel et la reconstitution des données, qui seront évalués par un expert.
L’assurance environnemental
L’assurance des risques environnementaux sert à couvrir l’entreprise des risques qu’elle représente pour l’environnement. Si une entreprise a dû obtenir une autorisation de la préfecture afin d’exercer son activité, il lui faudra obligatoirement souscrire à une assurance spécifique pour les risques environnementaux.
Cependant, si l’entreprise n’a pas de site industriel ou d’entrepôt et n’a pas eu à obtenir d’autorisation de la préfecture pour les risques de pollution, elle peut utiliser son contrat de responsabilité civile générale pour couvrir le risque environnemental. L’assurance des risques environnementaux se base sur le principe du “pollueur-payeur”: c’est à l’entreprise de réparer les dégâts causés à l’environnement par son activité.
L’assurance couvrira, selon les contrats, les procédures de dépollution, les études réalisées pour établir les actions de réparation, les frais administratifs légaux ou les coûts d’évaluation des dommages.
L’incontournable assurance RC Pro
L’assurance responsabilité civile professionnelle est, dans les faits, indispensable à toute entreprise, bien qu’elle soit facultative, sauf pour certaines professions. Cette assurance couvre tous les dommages occasionnés à des tiers (clients ou fournisseurs) et causés par l’entreprise (ses salariés, ses locaux, ses machines) pendant l’activité ou après la livraison de produits.
Il revient à l’entreprise de remettre à sa compagnie d’assurance la réclamation reçue du client ou du fournisseur, et c’est à ce dernier de donner la preuve du préjudice subi. S’il s’agit d’un sinistre lourd, les experts viendront évaluer le montant des dommages.
Utiliser les services d’un courtier en assurance entreprise
Un courtier en assurance est un professionnel dont la mission est de mettre en relation l’assuré avec une compagnie d’assurance dans le cadre d’un contrat. Le courtier n’est employé par aucune compagnie d’assurance et a pour but d’agir dans l’intérêt de ses clients. C’est ainsi un moyen particulièrement efficace pour faire des économies sur vos contrats d’assurance professionnelle.
C’est le Code des Assurances qui régit le métier de courtier en assurances. Le courtier doit répondre aux conditions d’honorabilité prévues par l’article L 322-3 du Code des Assurances, aux conditions de capacité professionnelle prévues par les articles R 512-9 et A512-6 (et les articles suivants) du Code des Assurances.
Le courtier, agissant comme intermédiaire entre l’assuré et l’assureur, mettra tout en oeuvre pour négocier les contrats à la place de son client, en utilisant son expertise et ses connaissances du secteur. Faire appel à un courtier en assurance (qu’il soit à son propre compte ou travaillant pour une société de courtage) est une solution pratique lorsqu’on ne connaît pas le marché des assurances et lorsqu’on n’a pas le temps de s’y intéresser.
Le courtier prendra tout d’abord connaissance des attentes du client en matière d’assurance. Il analysera le profil du client, la situation financière de l’entreprise et les activités afin d’identifier les couvertures nécessaires à l’entreprise. Par la suite, il contactera plusieurs assureurs et sélectionnera les meilleurs contrats par rapport au profil de son client. Les compagnies d’assurances ont tout intérêt à proposer les meilleures offres aux courtiers car ceux-ci représentent plusieurs clients.
Le rôle du courtier ne prend pas fin à la signature du contrat d’assurance. Le courtier restera disponible comme conseiller pendant la durée du contrat pour répondre à toutes les questions concernant le contrat souscrit. En cas de sinistre, c’est le courtier qui s’occupera des démarches, et qui s’assurera que les indemnisations seront bien effectuées dans les délais prescrits. Si le courtier trouve un contrat plus avantageux pour son client, il s’occupera de mettre fin au contrat en cours et des démarches pour la souscription au nouveau contrat.
Le courtier se fait rémunérer par la compagnie d’assurance sous forme de commission versée qui est ensuite répercutée sur la prime d’assurance. Si le contrat n’est pas conclu, l’assuré n’aura rien à débourser.
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