Le Mag Digital des entrepreneurs

Comment vendre sur les marchés ?

Devenir vendeur sur les marchés peut s’avérer être un métier passionnant mais cependant difficile. Cette mission nécessite non seulement d’avoir de bonnes qualités relationnelles mais d’avoir aussi à sa disposition le matériel et l’investissement requis. Que faut-il exactement pour devenir vendeur sur les marchés ? Est-ce une activité professionnelle rentable ? Comment obtenir une place pour la vente ? Nous vous expliquons tout dans cet article.

Les qualités du vendeur sur les marchés

Pour réussir dans la vente ambulante sur les marchés, vous devez disposer des qualités suivantes :

  • Ce métier étant un acte de vente directe, il faut impérativement aimer le contact avec les clients.
  • Il vous faut, cela va sans dire, connaître les produits que vous vendez et pouvoir en parler. Si vous vendez des produits issus de la région, n’hésitez pas à vous informer sur leur histoire et leur origine pour renseigner les clients. Cela peut vous aider à conclure des ventes.
  • Un bon merchandising vous aidera également à réaliser des ventes. Plus vous saurez organiser votre stand et mettre en avant vos produits, plus vous allez attirer du monde et augmenter vos chances de faire des ventes.
  • Les marchés sont fréquentés par des habitués de la ville, du quartier, du village ou de la région. Il faudra donc régulièrement renouveler votre stand et être capable de créer l’évènement pour garder l’intérêt de ces mêmes clients à visiter votre stand.
  • Une autre qualité primordiale est de savoir négocier. La vente sur les marchés se fait très rarement sans négociation de la part des clients.
  • Il vous faut être prêt à vivre avec des conditions de travail éprouvantes telles que supporter le froid et la pluie, pouvoir travailler en station debout pendant de longues heures, et vous réveiller aux petites heures du matin. Pour cela, il vous faudra un moral d’acier et être capable de vous auto-motiver.
  • La connaissance du fonctionnement des marchés est un avantage. Observez le type de clientèle, les heures de pointes et les heures creuses et renseignez-vous sur les prix pratiqués globalement sur le marché dans lequel vous allez vendre.
  • Il faudra vous montrer bon gestionnaire. Être capable de mesurer votre besoin en fonds de roulement est une aptitude essentielle non seulement pour vous lancer mais aussi pour faire perdurer votre activité. Vous allez devoir également bien gérer votre trésorerie.
  • Finalement, montrez-vous patient, surtout lors de votre installation initiale sur le marché. La clientèle se construit avec le temps. Ne vous attendez pas à obtenir les meilleurs places du marché tout de suite. En vous montrant persévérant, vous pourrez, dans le temps, obtenir un meilleur emplacement et fidéliser une clientèle.

Le choix des produits pour la vente

La première question que vous devez vous poser est ce que vous comptez vendre sur les marchés en tant que vendeur ambulant: fruits et légumes, produits alimentaires transformés ou cuisinés sur place, vêtements, accessoires, fleurs, articles de brocante. Vous avez tout un choix de produits. Quoiqu’il en soit, faites votre choix en fonction des attentes de la clientèle du marché, de vos compétences mais aussi des opportunités qui se présentent à vous.

Prenez en compte que certains produits demandent du matériel de stockage, par exemple, la vente de certains produits alimentaires frais requièrent un réfrigérateur. Ainsi, le marges peuvent grandement varier d’un produit à un autre. Vous pouvez aussi demander des devis à plusieurs fournisseurs.

Cela vous permettra non seulement d’avoir une idée des dépenses à engager mais aussi d’évaluer les risques associés aux produits que vous souhaitez vendre. Par exemple, les produits frais ne peuvent être stockés longtemps, il est bien plus probable de subir des pertes financières avec ce type de produits plutôt qu’avec des denrées non périssables.

Les facteurs influant sur la rentabilité

La rentabilité de votre activité sur les marchés dépendra de plusieurs facteurs. La qualité de la place obtenue par le vendeur est le premier élément. Les meilleures places sur les marchés sont très certainement déjà prises par d’autres vendeurs, il faudra donc se montrer patient pour pouvoir racheter ces places, et aussi trouver les moyens financiers pour le faire car ces places coûtent chères.

Un autre facteur est la marge générée sur les produits vendus. Certains produits ne ramènent que peu de marge à la vente du fait de l’abondance de l’offre sur le marché. Finalement, les investissements à réaliser sont aussi un facteur impactant la rentabilité. Nous l’avons vu, certains produits tels les produits alimentaires frais vont demander un investissement initial pour le stockage. N’oubliez pas que la rentabilité de votre activité de vente sur les marchés sera aussi fonction de la saisonnalité.

L’achat de la place de marché

Le tarif du “droit de place” sur le marché peut varier de 40 euros à 200 euros par journée. Le prix est largement variable d’un marché à l’autre. Il dépend aussi de la surface occupée. À noter que chaque mairie établit un tarif au mètre linéaire pour la commune. La mairie doit rendre ce tarif public sur les marchés.

Il est possible, depuis 2014, de céder un emplacement de marché, transaction similaire à la transmission d’un fonds de commerce. La mairie peut fixer, selon les marchés, une durée de présence minimale avant que le vendeur ne puisse céder son emplacement à un successeur. Selon la loi, ce délai ne doit pas dépasser trois ans.

Pour connaître les emplacements à vendre, vous pouvez consulter les petites annonces et vous renseigner auprès des placiers. Le prix de cession peut varier de 10000 euros à plusieurs milliers d’euros, dépendant du chiffre d’affaires généré.

La réglementation à suivre pour la vente sur les marchés

Tout d’abord, le centre de formalités des entreprises compétent pour l’enregistrement est la chambre de commerce et d’industrie. La liste des documents à fournir incluent :

  • Un justificatif d’identité
  • Une photo d’identité récente
  • Un justificatif de domicile personnel de l’entrepreneur
  • Le titre de jouissance du siège
  • Un extrait d’inscription au registre du commerce et des sociétés
  • Une déclaration préalable d’activité commerciale ou artisanale ambulante
  • Un chèque de 30 euros

Si vous prévoyez de faire de la vente alimentaire à emporter, notez qu’il vous faudra également vous immatriculer auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat, effectuer le stage de préparation à l’installation (bien que l’obligation de suivre ce stage ait été supprimée en 2019), et suivre la formation hygiène alimentaire.

Pour les activités se rapportant à l’hygiène et à l’alimentation, il vous faudra déclarer votre activité auprès de la Direction Départementale de la protection des populations (DDCSPP ou DDPP). Vous véhicules et équipements seront contrôlés.

Vous devez demander la carte professionnelle de commerçant ambulant. Cette carte est obligatoire si le marché dans lequel vous souhaitez opérer se trouve dans une autre commune que celle du siège de votre entreprise. Il faut faire la demande au moment de la déclaration d’activité (CCI ou CMA).

La carte coûte 15 euros, est obtenue sous un mois et est valable pour quatre ans renouvelables. Si vous souhaitez débuter votre activité rapidement, vous pouvez demander une attestation provisoire de commerçant ambulant en attendant d’être titulaire de la carte professionnelle.

Le statut juridique

Plusieurs statuts juridiques sont envisageables.

Le statut le plus simple et le mieux adapté pour démarrer une activité occasionnelle est la micro-entreprise. Elle n’exige pas de comptabilité réelle, mais le micro-entrepreneur doit faire un suivi des recettes et des dépenses dans un document papier ou informatique. Le micro-entrepreneur doit avoir un compte bancaire différent de son compte personnel. Le statut de la micro-entreprise contraint à des plafonds de chiffre d’affaires (au-delà desquels le statut et les avantages du régime sont perdus). Les cotisations sociales se calculent sur la base de recettes déclarées.

L’entreprise individuelle (EI) est un autre statut possible, il est plus coûteux et offre moins de prévisibilité au niveau du paiement des cotisations sociales. L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) sont d’autres statuts envisageables.

Ces publications peuvent également vous intéresser