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Comment devenir maraîcher bio ?

Le maraîchage est une activité professionnelle qui attire de plus en plus de monde. Mais que fait un maraîcher exactement ? Un maraîcher est une personne qui cultive des fruits, des légumes ou même des fleurs dans le but de les vendre à travers plusieurs réseaux tels que les grandes surfaces et autres commerces de quartier, par exemple.

Quels sont les éléments à prendre en compte pour s’installer comme maraîcher bio ? Faut-il obligatoirement avoir un diplôme ? Quelles sont les aides disponibles pour se lancer ? Voici tout ce que vous devez savoir sur l’activité de maraîchage bio.

Le métier de maraîcher bio

Avant tout, il est utile de rappeler qu’un maraîcher est une personne qui cultive des légumes, des fruits et/ou des fleurs. Ce métier est différent du métier d’agriculteur qui consiste à cultiver la terre ou à élever des animaux. En tant que maraîcher, vous devez être en mesure de fournir des produits frais et de qualité en grand volume. Ceci, tout en respectant certaines normes. Vos cultures peuvent être de plein air ou sous abri, et doivent être vendus aux grossistes, aux supermarchés, aux hypermarchés ou directement aux consommateurs.

Vous pouvez exercer à la campagne ou aux abords des villes dans des coopératives agricoles. Quoi qu’il en soit, pour réussir votre activité de maraîchage bio, vous devez aimer le travail manuel et connaître les techniques de culture et les végétaux. Vous devez vous adapter aux conditions climatiques et avoir le sens des relations humaines. Vous devez être prêt à cumuler des activités de production, de gestion et de prospection commerciale, et donc savoir gérer votre temps.

Quelles formations pour devenir maraîcher ?

Or, avant de vous lancer, vous devez vous renseigner sur les formations disponibles pour le métier de maraîcher, notamment sur les formations suivantes :

  • Le CAPA (Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole)
  • Le BPA (Brevet Professionnel Agricole)
  • Le BAC professionnel productions horticoles, florales et légumières
  • Le PPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole)
  • Le BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole)

Il est aussi possible de commencer le métier de maraîcher sans aucun diplôme, mais le revers de la médaille est que vous ne pourrez pas recevoir les aides gouvernementales dans le cadre de votre activité. De même, sans la capacité professionnelle agricole, vous ne pourrez pas demander des autorisations pour exploiter des terres.

Se lancer dans le maraîchage bio étape par étape

  • Suivre une formation professionnelle
  • Mener une étude de marché
  • Trouver un terrain et lister les besoins de démarrage ainsi que les dépenses
  • Établir un plan financier
  • Trouver des financements
  • Choisir un statut juridique agricole
  • Lancer la communication autour de l’activité de maraîchage
  • Commencer la production et la vente

Les aides et le financement de votre projet

Être maraîcher implique un investissement conséquent, car vous devrez acheter des terres et du matériel comme des serres, des systèmes d’arrosage, des systèmes de récupération d’eau, du matériel mécanique, des hangars et des locaux. Pour que votre projet aboutisse, plusieurs aides et facilités sont mises à votre disposition. Attention, celles-ci sont accordées à ceux qui disposent un diplôme de niveau IV minimum et ceux qui ont réalisé un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP).

Parmi les aides disponibles, il y a le recours aux financements bancaires. Or, chaque montant emprunté devra être mesuré, car un endettement trop important au démarrage peut avoir de lourdes conséquences. Vous devrez vous assurer d’atteindre un niveau de revenu élevé assez rapidement pour être en mesure de rembourser le crédit. Autre possibilité de financement : les campagnes de financement participatif qui présentent aussi des avantages et des inconvénients qu’il est utile d’étudier avant de prendre une décision.

Si vous ne souhaitez pas passer par la banque ou par les campagnes de financement participatif, vous pouvez obtenir les aides suivantes :

  • La Dotation Jeune Agriculteur, une aide financière versée en deux fois
  • Un abattement sur les bénéfices agricoles
  • Des réductions et des dégrèvements de taxe foncière
  • Des exonérations de cotisations sociales

Après, il y a aussi les aides complémentaires proposées par les régions. Vous pourrez vous rapprocher des chambres d’agriculteur et des SAFER pour en savoir plus sur ces aides. Enfin, si vous souhaitez vous installer sur des terres conventionnelles et les convertir en bio, vous pourrez obtenir une aide conversion à l’AB et un crédit d’impôt bio.

Où exercer l’activité de maraîcher bio ?

Vous pouvez vous installer sur un nouveau terrain ou alors reprendre une exploitation maraîchère. Dans tous les cas, les terres doivent être certifiées bio. Si vous reprenez des terres déjà certifiées bio, vous pourrez commencer à vendre vos produits immédiatement avec la certification bio. Si vous réalisez une conversion en bio, cela peut prendre entre 2 et 3 ans.

Si vous n’êtes pas issus d’une famille d’agriculteur, l’accès au foncier peut être difficile. Vous pourrez vous rapprocher des SAFER, du réseau Terre de liens et du Répertoire Départ Installation. Ce qu’il faut noter, c’est qu’en vous constituant un réseau local, vous augmentez vos chances de trouver une opportunité de reprise.

La création de l’activité de maraîchage bio

La création de l’activité de maraîchage bio doit se faire en plusieurs étapes. Vous devrez nécessairement effectuer quelques démarches administratives, dont :

  • L’immatriculation de vote entreprise (l’exercice en nom propre ou l’exercice en société, notamment les GAEC, l’EARL, les SCEA, la SARL ou la SAS)
  • Être affilié au régime de protection sociale agricole
  • Demander l’attribution des droits à produire et à paiement auprès de la DDTM
  • Déposer une demande d’autorisation d’exploitation des terres auprès de la DDTM
  • Permis de construire, déclaration de travaux et règles d’implantation par rapport aux limites de parcelle et voisinage
  • Déclaration de forage et de prélèvement
  • Installer un compteur d’eau (DRAAF, DAAF ou DDTTM)
  • Respecter les règles liées à l’utilisation de produits phytosanitaires
  • Respecter les règles liées à l’épandage des matières organiques
  • Cotisations aux organismes interprofessionnels (CNIPT, CTIFL)

Par ailleurs, vous devez aussi souscrire des assurances professionnelles comme la responsabilité civile professionnelle, la complémentaire santé, l’assurance du matériel, l’assurance des véhicules professionnels, l’assurance des locaux, et les assurances contre les risques spécifiques à l’activité de maraîcher bio (aléas climatiques, incendies, tempêtes et dégâts sur les serres), entre autres.

Le lancement de l’activité et la vente des produits

Vous devez obligatoirement respecter le cadre réglementaire qui encadre la production de fruits et de légumes bio. Ce qu’il est important de retenir, c’est que l’agriculture biologique est encadrée à l’échelle européenne et que la législation évolue régulièrement. Pour en savoir plus sur la réglementation, rapprochez-vous de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB).

Quant à la vente des fruits, légumes et fleurs, elle peut se faire par plusieurs moyens : vente en direct à la ferme, vente sur les marchés et en bord de route ou vente à des professionnels et à des grossistes. Une solution intéressante est de combiner les différents canaux de vente. Cela vous permettra de diversifier vos sources de revenus.

  • La vente directe : plusieurs règles doivent être respectées, notamment l’étiquetage des produits, l’information sur les prix et la publicité extérieure. Vous devrez aussi avoir un espace adapté à la vente directe et pouvoir accueillir la clientèle même par mauvais temps.
  • La vente sur les marchés ou en bord de route : ce type de vente fait aussi partie de la vente directe. Elle est toutefois plus complexe, car elle demande d’avoir du matériel et d’être présent. Si l’organisation est bien faite, vous pourrez réaliser des ventes importantes via ce canal de vente.
  • La commercialisation en circuit court : ici, l’investissement personnel est important, mais c’est aussi un circuit très rémunérateur, car il n’y a pas d’intermédiaires entre le maraîcher et le client, sauf si une personne est embauchée pour vendre les produits.

Nos conseils pour réussir votre activité de maraîchage bio

Enfin, pour réussir votre activité de maraîchage bio, vous devez bien préparer votre installation, et savoir vous fixer certaines limites. En rationalisant l’exploitation, vous allez pouvoir gagner du temps. De même, vous devez analyser et optimiser les ventes pour réduire le temps passé à l’extérieur. Après, si besoin, travaillez de manière collective, et prévoyez 1 à 2 semaines par an hors de l’exploitation pour passer des formations et aller à des réunions.

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