L’affacturage est un procédé par lequel une entreprise donne ses créances commerciales à une institution spécialisée qui aura pour mission de financer les créances de l’entreprise rapidement, de prendre à sa charge la relance des créanciers et le recouvrement des factures à leur échéance, assurant ainsi les créances de l’entreprise contre le risque d’insolvabilité de ses clients.
L’affacturage peut prendre plusieurs formes telles que l’affacturage classique, l’affacturage confidentiel et le reverse factoring. L’affacturage est disponible à toutes les entreprises, commerçants, professions libérales, artisans, associations, quelque soit leur secteur d’activité, leur taille ou leur marché (local ou international). Les factures doivent cependant concerner des organismes publics ou des entreprises privées.
Sur les trois premiers mois de 2017, le secteur de l’affacturage équivalait à 140 milliards d’euros de transactions sur le territoire français. Cette hausse s’explique par la mise à contribution des nouvelles technologies telles que Finexkap, Edebex, ou Cash in time, qui sont des plateformes d’affacturage en ligne. La solution d’affacturage se développe depuis quelques années et gagne en popularité dans le cadre de financement de l’entreprise. Cependant, elle reste globalement encore peu connue par les entrepreneurs.
Comment se déroule l’affacturage ?
L’entreprise qui souhaite avoir recours à l’affacturage doit fournir au factor le montant global des factures qui lui seront confiées ainsi que ses coordonnées et son numéro Siret. Le factor va par la suite analyser la situation de chaque client concerné et va ainsi mesurer les risques qui seraient encourus, avant de fournir un accord sur le niveau de garantie des créances pour chacun des clients.
Dès que le contrat d’affacturage est signé, l’entreprise va remettre au factor une copie des factures qui ont été émises à chaque client ainsi que les délais de paiements donnés aux clients. Les factures remises peuvent être dématérialisées. Il est du devoir de l’entreprise d’informer ses clients que les créances sont cédées à un tiers.
Le factor va avancer la somme correspondant à chaque facture reçue mais va déduire les frais et le pourcentage prélevé pour constituer le fonds de garantie de l’entreprise. Le factor va directement recevoir les paiements des factures et va gérer les impayés.
Comment sont gérés les impayés ?
Dans l’éventualité où le factor fait face à des impayés dus à des clients insolvables ou des défaillances d’entreprise, par exemples, le fonds de garantie constitué sera utilisé afin de récupérer les sommes avancées sur les factures restant impayées. Il peut être intéressant pour l’entreprise de souscrire à une assurance-crédit.
En effet, celle-ci viendra prendre en charge tout ou partie des impayés, ce qui fait que le fonds de garantie sera utilisé par le factor uniquement en complément, si besoin est. Par exemple, si l’assurance-crédit de l’entreprise couvre 75% des impayés, le factor va récupérer les 25% manquant dans le fonds de garantie.
La souscription à l’assurance-crédit est facultative, elle peut se faire auprès de l’entreprise agissant comme factor ou auprès de l’établissement du choix de l’entreprise. L’assurance-crédit peut également aider l’entreprise à déterminer la solvabilité de ses clients potentiels et actuels, ce qui évite à l’entreprise de s’engager dans des relations commerciales à risque.
Les aspects pratiques du contrat d’affacturage
Une grande majorité des contrats faits avec les sociétés d’affacturage incluent le devoir de céder l’intégralité des créances clients. Dans les faits, cela signifie que l’entreprise ne pourra pas avoir recours à une autre société d’affacturage en parallèle, sauf si cela est inclus explicitement dans le contrat.
Le factor se rémunère toujours sur une partie forfaitaire, qui se trouve être une commission de service ou d’affacturage basée sur un montant minimum d’affacturage. De plus, le client va verser des intérêts calculés sur les montants de financement effectivement encourus auprès de la société de factoring.
L’entreprise cliente et la société d’affacturage vont négocier le montant de l’autorisation de financement à mettre en place. Ce montant se calcule en fonction des délais de paiement observés chez les clients de l’entreprise. Si l’entreprise est en plein développement de son activité, le factor peut facilement augmenter le plafond de financement.
En effet, les sociétés de factoring se basent sur la qualité du process de facturation et ne sont pas obligées d’attendre la publication des comptes annuels de l’entreprise pour revoir le plafond d’autorisation, comme le font les institutions bancaires. Les avances sur la trésorerie se font à mesure des factures traitées ou sur une base hebdomadaire ou mensuelle de la balance âgée des clients.
Les avantages de l’affacturage
L’affacturage permet d’éliminer le risque d’avoir des impayés. En effet, le factor peut garantir jusqu’à l’intégralité des créances couvertes par lui tandis que l’assureur laisse au créancier une partie du risque à sa charge.
La société d’affacturage crédite sur le compte de l’entreprise le montant correspondant au total des factures qui lui sont remises le même jour et se charge de recouvrer les créances. A ce titre, l’entreprise voit sa ligne de financement sauvegardée.
L’affacturage permet de mieux optimiser la gestion de la trésorerie, ce qui permet à l’entreprise ayant recours à cette méthode d’assurer le paiement des salaires et des fournisseurs dans les délais requis. L’affacturage offre donc une solution souple et permet à la trésorerie d’être disponible au moment voulu.
Finalement, l’affacturage permet à l’entreprise de se concentrer sur son coeur de métier et de laisser le recouvrement des créances à des spécialistes.
Les inconvénients de l’affacturage
Un des principaux inconvénients de l’affacturage est son tarif relativement cher pour les Très Petites Entreprises (TPE) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les solutions d’affacturage, qu’elles soient à un montant forfaitaire ou en fonction du chiffre d’affaire, représentent souvent une dépense importante qu’il convient de prendre en considération.
En ayant recours à l’affacturage, l’entreprise transmet son pouvoir de réclamation des factures au factor. Cela peut nuire à la relation privilégiée avec ses clients et avoir un impact sur les relations commerciales, et donc sur le chiffre d’affaire de l’entreprise.
Un autre désavantage est que l’affacturage peut éventuellement dégrader la gestion du recouvrement des créances, car le factor va traiter les dossiers de la même manière sans faire de distinction entre le secteur d’activité ou le chiffre d’affaire des clients concernés.
